L’HOPITAL DES
GRANDS BLESSES
En 1915, le village avait été choisi pour accueillir l’hôpital
temporaire n°12, car la situation géographique apportait une
certaine garantie contre les effets du canon si puissant soit
il. Les moyens de communications faciles par la route et
proche du chemin de fer. Un autre avantage qui a dû peser dans
la détermination du chef de l’hôpital au sujet de son choix :
L’existence d’une vaste et confortable maison de campagne,
alors abandonnée, le château Génin.
On installa l’hôpital dans les locaux libres du village
(maisons non occupées, granges, écuries et greniers) La morgue
fut installée dans la grange de la dernière maison vers
Souhesmes. Le bureau des entrées fut placé dans la grange de
la première maison en venant de Verdun. La pharmacie dans une
maison face à la mairie. L’état major de ce service sanitaire
au château.
On peut porter à trois cents l’effectif moyen des malades
soignés sous la direction du médecin chef Milian (major 2ème
cl).
A l’automne 1915 la construction de pavillons commença dans le
bas du village entre la maison Génin et la route d’Ippécourt,
à la fin de l’année les malades sont installés dans les
bâtiments. L’H.O.E 12 se dessine matériellement, il prend
corps, les pavillons s’élèvent : Begin, Villemin, Larrey,
Mesmy, Montevideo. L'une des baraques fut rapidement
transformée en pavillon opératoire comprenant deux salles
d'opération séparées par une chambre de stérilisation, dotée
d'un éclairage fourni par un groupe électrogène ; une voiture
radiologique fut affectée à la formation. Les travaux
continueront sans interruption jusqu’au cœur de l’été 1916
avec plus de trente pavillons.
Certains jours vingt cinq, trente, quarante cadavres sont
déposés sous une vaste tente "Tortoise" qui sert
provisoirement de morgue. La mort fait rage parmi ces soldats
que l’on ramène du front, mutilés, littéralement déchiquetés,
l’épuisement d’abord, la gangrène gazeuse ensuite, causent de
nombreux décès. Du 24 février au 22 mars 1916 trois cent vingt
quarte militaires sont décédés.
L'hôpital de Vadelaincourt par le relais de l'H.O.E. 6 reçut
les blessés du secteur du Mort-homme et des deux
secteurs Nord de la rive droite, de la Côte du Poivre,
de Vaux et de Douaumont.. Du 22 février au 15
juin 1916, Vadelaincourt a reçu 10 800 blessés, dont 10 080
par éclats d'obus, 453 par balles, 247 par grenades.La
statistique établie fait état de 2 670 plaies de la face (dont
429 plaies du cerveau et 390 plaies des yeux), 979 plaies du
thorax, 278 plaies de l'abdomen ; 935 décès furent
enregistrés, soit 8,6% des entrants. La gangrène gazeuse 147
fois fut la cause du décès. 592 trépanations du crâne, 115
thoracotomies, 371 amputations furent pratiquées par les
équipes chirurgicales de l'Hôpital 12 et l'auto chirurgicale
n°3 rejoint en juillet par la n°13
L’hôpital a cessé de fonctionner après les bombardements du 04
septembre 1917, qui ont entrainé la mort du médecin chef
MORIN en pleine intervention chirurgicale. Tous les blessés on
été évacués à cette date ; le 1er mars 1918 il fut
dissous et on procéda à la démolition des pavillons.
Un nouvel hôpital se dressa à 3 km au sud ouest de
Vadelaincourt, près des bois d’Ippécourt au lieu dit ‘Jironcelle’,
très vaste et édifié à grand frais, il a peu fonctionné.
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